[ètre ply prè de la pòm ke de sêmarsèl] (loc. médic. MALAD.)
Siméon Bar-Yonah, plus connu sous le nom de Pierre, apôtre de profession qui sera canonisé suite à ses démêlés avec Néron (mais ceci est une autre histoire), a légué son patronyme à de nombreux lieux rapprochant généralement le mortel de l’éternel.
Ainsi le cimetière Saint-Pierre sis dans cette bonne ville de Marseille accueille-t-il en leur dernière demeure ceux qui ont rendu l’âme au mec des mecs.
Situé à quelques pas du quartier de La Pomme et de celui de Saint-Marcel, ce champ du repos a comme spécificité de se trouver plus proche du premier que du second. Soit un détail sans importance sauf pour le bon sens créateur d’expressions qui fera du quidam sur le point de tirer sa révérence un fatigué plus près de La Pomme que de Saint-Marcel.
Celui que l’au-delà appelle et qui va donc s’installer pour un bail à Saint-Pierre est plus près de La Pomme que de Saint-Marcel. C’est là une évidence pour le natif du Panier ou le nanti de La Panouse, c’est nettement moins logique pour le Romorantinais ou le Réginaburgien¹, le Bonnychon n’ayant jamais quitté Bonny-sur-Loire ou même l’Aquisextain pourtant presque voisin.
Cette absolue nécessité de s’y connaître en géographie marseillaise pour apprécier la figure de style sera d’ailleurs la cause de son faible succès hors zone. Être plus près de La Pomme que de Saint-Marcel demeurera de l’ordre de l’imagerie locale malgré les louables efforts des locataires de la troisième nécropole de France qui afflueront à partir de 1864.
Il est plus est plus près de La Pomme que de Saint-Marcel ne s’appliquera jamais au PPH de Pantin ou au cacochyme de Cochinchine rongé par le chung-dich.
Sans doute peu enclin à partager son éloquence avec le pacoulin, le Marseillais conservera jalousement dans son bagout être plus près de La Pomme que de Saint-Marcel, signant ce faisant son passage ad patres.
Même le minot d’aujourd’hui demeure coi si on le questionne sur la santé chancelante d’un ancêtre plus près de La Pomme que de Saint-Marcel. Avec ça on n’est pas rendu chez Borniol.