[fèr ê pa de klèr] (loc. verb. CHACHA.)
La langue surannée, ne pouvant échapper aux querelles de son époque, aime parfois bouffer du curé.
Avec gras comme un moine elle stigmatisait le régime hyper protéiné du clergé régulier quand le peuple, lui, se serrait la ceinture, avec comme la vérole sur le bas clergé en guise de locution désignant la facilité de réalisation d’une quelconque opération elle sous-entendait des mœurs en inadéquation avec les vœux prononcés, et avec se confesser comme les cordeliers de Metz elle démontrait que la baston est parfois un plus court chemin que la prière pour régler un léger différend.
Faire un pas de clerc s’inscrit dans cette longue tradition clergivore, puisque le pas de clerc n’est rien d’autre qu’un faux pas, une erreur, une boulette.
Contrairement au pas du chacha qui s’effectue à deux avec déplacement du pied droit en arrière en effectuant une rotation du bassin de manière à ce que la jambe droite se cache derrière la jambe gauche et crée un agréable déhanchement (pour la chachachante féminine), le pas de clerc s’effectue seul puisque le tonsuré nouvellement entré dans l’état ecclésiastique a promis de ne plus se frotter à la gent féminine en aucune occasion (donc pas même pour un chacha, un paso doble ou un tango endiablé).
Faire un pas de clerc revient à un déplacement pataud et empoté qui bousculera l’ordre sur son passage et fera chuter une stratégie bien établie, un peu comme lorsque vous piétiniez maladroitement les pieds d’une blondinette qui vous avait finalement accordé ce premier slow à la boum de Thierry et que vous échouiez ainsi dans votre plan de séduction pendant que Richard Sanderson continuait à roucouler que dreams are my reality, the only kind of real fantasy, etc.
Preuve s’il en faut que faire un pas de clerc peut avoir de grave conséquences.
L’influence cléricale sur la vie séculière se réduisant comme la modernité progressait, faire un pas de clerc devint peu à peu le synonyme de toute démarche imprudente et inhabile concernant tout novice en toute chose, puis tomba en désuétude. En effet, autre époque autre langue, pour signaler le faux pas, les auspices modernes s’avérant plus électroniques que déistes, faire un pas de clerc se mua en erreur de syntaxe ou [syntax error], puis en erreur http 404 (page not found).
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