[fɛsmatjø] (n. m. FAM.)
Mais palsembleu, le suranné ne s’appliquerait-il donc qu’au vice et à sa réprimande ? C’est à se le demander (et cela en expliquerait la disparition puisque le vice a définitivement laissé sa place à la vertu dans notre monde présent…). Je vous expose ceci en humeur introductive car nous voici confrontés ce jour à fesse-Mathieu.
Après le pisse-vinaigre le parlé d’antan nous distille encore de la poésie du quotidien et de l’image sans équivoque, il ne vous avait en effet pas échappé la référence à la partie charnue de l’anatomie du sieur sus-nommé. Ainsi cette avarice congénitale dont souffre ce pauvre Mathieu (et par extension quiconque se verrait affublé du qualificatif) serait-il lié à son arrière-train. Pourquoi pas… S’il est une partie du corps qui doive représenter cet abominable vice qu’est la radinerie elle peut bien résider en séant. Quoi que certains séants sachent se montrer bien généreux mais je m’égare.
Fesse-Mathieu est tellement suranné et si peu usité qu’il laissera pantois le concerné. Si tant est qu’il en demeurera « sur le cul ». Joli pied-de-nez n’est-il-pas ? Qu’il soit idiot ou usurier, ce Mathieu là mérite la fessée, et c’est là l’essentiel. Car il pratique son vice avec application (et l’on retrouve décidément de notre pisse-vinaigre, je n’y peux rien si les deux se donnent la main), travestissant l’usure en une profession.
Ne nous y trompons pas, ce fesse-Mathieu supportera l’opprobre et le pilori, tous deux en place publique. Ou pourquoi pas l’ordalie.
Je serai plaisamment le grand inquisiteur.