[_ɡʁosʒɑ̃_ kɔm dəvɑ̃] (n. prop. com. GRO.)
Il y a le suranné primesautier et léger et puis il y a le lourd; de sens bien entendu. Aujourd’hui nous nous attaquons à du lourd, du très lourd même.
Gros-Jean comme devant nous repousse au Moyen-Âge, en ces temps reculés où nom et prénom n’existent guère, où le surnom le plus descriptif possible désigne avec férocité et réalisme. Il devait être bien pataud ce Jean bedonnant pour avoir tellement marqué les ménestrels qui colportèrent ses exploits jusqu’à le faire entrer dans le langage commun.
Gros-Jean comme devant était un bien piètre vilain pour se retrouver propulsé en exemple risible du benêt de service. On imagine facilement ce Gros-Jean humilié, souffre-douleur du village, ne comprenant pas pourquoi il se retrouve cloué au pilori. Et son supplice recommençant jour après jour sans qu’il ne comprenne mieux pourquoi : comme devant, comme avant. Gros-Jean comme devant est l’expression d’une époque cruelle, il est bien étonnant qu’il soit devenu suranné dans la nôtre.