[ɡenyS] (n. fém. CHIMP.)
Le Chimpanzé a 98,8 % de patrimoine génétique commun avec l’Homme. Cela se voit dans son physique, s’observe dans son comportement social, dans ses relations avec les autres espèces vivantes que Noé a eu le bon goût de sauver dans son arche.
Tout comme l’Homme, le Chimpanzé sait compter, faire du vélo, prendre la fusée pour aller dans l’espace, se gratter les fesses, faire des galipettes, promener son bouledogue. Des tas de trucs qui font bien rigoler quand ils passent à la télé. Tout comme le Chimpanzé, l’Homme sait se balancer de liane en liane, manger une petite banane entre amis, jouer au cochon pendu accroché à une branche, compter fleurette à la guenuche au poil soyeux.
Cette appellation disqualifiante que vous avez pu entendre si en vos tendres années surannées vous fréquentâtes des femmes de mauvaises mœurs est avant tout le nom zoologique de la jeune guenon, sympathique mammifère primate anthropoïde aux mains et aux pieds préhensiles. La première dont je me souviens fut Cheetah que je découvris en noir et blanc au côté d’un ancien nageur affublé d’un pagne pudique combattant lions, crocodiles et guerriers autochtones féroces dans la grande jungle d’Afrique. Las, j’appris quelques années plus tard que Cheetah était un mâle… Pourtant je suis certain que dans la cour de l’école on disait « Cheetah la guenon ».
Je ne gardai donc des aventures de Tarzan qu’une envie de terres lointaines et hostiles à la végétation luxuriante (j’y reviendrai un jour car ceci est une autre histoire).
La guenuche réapparut bien des années plus tard sous la forme descriptive d’une femme laide et vulgaire à souhait, fagotée comme un sac à patate que me dépeignait une quelconque commère de quartier que j’avais eu la faiblesse d’écouter tout en feignant l’intérêt pour le propos qu’elle émettait. Entendre cette maritorne vêtue d’une de ces fameuses blouses du catalogue Quelle se gausser d’une guenuche illustrait à la perfection la locution qui veut que l’hôpital se moque de la charité comme on dit depuis la Renaissance.
On est toujours le con de quelqu’un d’autre nous chantait Pierre Perret, chanteur de la langue surannée; on est toujours la guenuche de quelqu’un d’autre oserai-je ici paraphraser. Je suis certain de mon coup à 98,8%.
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