[âtr isi sirkôflèks] (gr. verb. DISCOU.)
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, une réforme dite de l’orthographe (ortograffe ?) a poussé quelques mots bien loin d’être surannés à se réfugier en ces lieux.
En ma qualité de Président ad vitam æternam du Club des vieux cons surannés, Grand Maître du Conseil supérieur de la surannéité, Lumière suprême du Circonflexe, Commandeur de la cédille, et en votre nom à tous, chers lecteurs, je les accueille en toute bienveillance.
Sois le bienvenu oignon. Nénuphar, tu es ici chez toi. S’entraîner, tu peux garder ton chapeau même à l’intérieur de ce temple. Quant à toi maîtresse, tu sais bien que cette maison est la tienne. Cher coût, tu seras toujours cher à nos cœurs avec ton circonflexe. Et toi paraître, ne te travestis pas pour tenter de ressembler à un autre plus terne. Week-end, mille-pattes, porte-monnaie, gardez par-devers vous ces traits d’union qui nous relient encore, et toi après-midi, apprends que tu seras toujours singulier et unique. Avec vos 2400 compagnons d’infortune nous vous offrons le gîte et le couvert. La maison est modeste mais elle est chaleureuse, vous y serez choyés comme il se doit.
Entre ici circonflexe avec ton subtil cortège. Avec ceux qui sont devenus surannés, comme toi, et même – ce qui est peut-être plus atroce, ceux qui ont été mal orthographiés. Avec tous les idiomes et tous les néologismes, avec la langue d’oc et celle d’oïl unies depuis des siècles sur notre terre de France. Entre avec le peuple de la langue, celle qui permet de dire qu’on s’aime avec plus de pudeur qu’un vulgaire t’es bonne.