Il n’est pas de repas sans une gourmandise en dessert. Ainsi vont les années d’avant au cours desquelles on flatte la production laitière française à coups de spécialités aromatisées, brassées, fermentées, nature, entières et autres formes créatives de la transformation du lait (il faut bien écouler les surplus).

 

De quoi produire aussi un classement officiel des yaourts surannés.


#1 Danino

Les vrais amateurs de Danino chocolat ou café qui apprécient le craquant de la glace puis la fraîcheur de la mousse savent que seul le deuxième compartiment du Frigidaire d’Electrolux ou de ses confrères et ses quelques degrés sous zéro permet de satisfaire leur exigence. Danino est un dessert d’esthète. C’est ce qui le pose en numéro 1.

Fig. A. Danino prêt-à-glacer.


#2 MaronSui’s®

La texture, le son à l’entrée de la cuiller dans le pot, le goût évidemment, l’écœurement même à partir du deuxième, furent tous autant d’atouts qui menèrent MaronSui’s® en suranéité. Jamais telle créativité sensoriellement exacerbée ne trouva son pareil dans l’industrie alimentaire du dessert usiné.


#3 Chambourcy aux fruits

Chambourcy, entreprise et yaourts nommés ainsi en référence à la ville de Chambourcy, prit une dimension particulière dans la vie des mangeurs quand en 1988 la marque leur susurra un délicat Chambourcy, oh oui ! (avec la voix d’une certaine Sandy, prénom aux promesses érotiques évidentes à l’époque). Le yaourt brassé avec des fruits dedans changea dès lors de dimension, ce qui mérite amplement une place sur le podium de ce classement. Hummmmmm…


#4 Mini Berlingot

Ce n’est pas un yaourt à proprement parler mais le Mini Berlingot de lait concentré sucré passa tout de même une partie de sa carrière au dessert (en sus du goûter et du petit en-cas pour la récré de dix heures). Sa haute teneur en sucre permettait notamment de faire passer l’amertume des choux de Bruxelles.


#5 Mamie Nova

Comme toute les mamies, mamie Nova passait ses journées à nous concocter des desserts, et c’était bon les mamie Nova (d’ailleurs les mamies ne lui disaient pas merci car elles étaient un peu jalouses mais on les aimaient quand même). En ces temps surannés à la question « merci qui ? », on répondait « merci mamie Nova ». Il paraît que la réponse a changé en modernité…

Fig. B. Merci qui ?


#6 Petit-suisse

Rien à fiche que le petit-suisse vienne de Normandie, ce qui compte c’est sa destination : estomac, visage (quand on vise bien), plafond (pour sa capacité à en tomber plus tard). Le petit-suisse possède cette double qualité d’être délicieux et de fournir l’une des meilleures munitions pour la bataille à la cantoche. Tout ça vaut bien une sixième place.

Fig. C. Le lancer du petit-suisse.


#7 Yaourts faits maison avec la SEB 872

La SEB 872 est l’appareil parfait pour la maîtresse de maison des années surannées qui souhaite produire elle-même sa spécialité yaourtière. Avec son bac rouge et son couvercle à la transparence fumée qui protège ses secrets de fabrication (l’adjonction de framboises ou de mirabelles bien mûres par exemple), la SEB 872 prend sous son aile tous les yaourts faits maison et leur infinité de goûts.

Fig. D. SEB 872.


#8 Kremly, le yaourt bulgare

Le secret du yaourt bulgare c’est une bactérie : le bacilicus bulgaricum. Beaucoup moins dangereuse que le parapluie bulgare lui aussi, il paraît qu’elle est même source de longévité. Guerre froide oblige, on mangeait du Kremly en ayant un peu l’impression de passer à l’est et de goûter à l’interdit. En plus le Bulgare à moustaches de la pub foutait sacrément les chocottes.


#9 La Roche aux Fées

Sa baguette magique crée les Yoco et les Créola. Les papilles des plus sensibles en frémissent encore. Et c’est une étrange mercatique moderne qui brisera cette roche qu’on croyait éternelle. Dommage.

Fig. E. La Roche aux fées.


#10 Yaourt chocolat-sardines

Les yaourts chocolat-sardines n’ont jamais réellement existé. C’était une invention de papa pour nous faire manger de la sardine en boîte sans râler (parce que la sardine en boîte c’est pas bon). La vérité peut aujourd’hui éclater.

Fig. F. L’imposture des yaourts chocolat-sardines.

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