[miɲɔte] (verb. PREM. GR.)
C‘est qu’il est doux comme un câlin d’enfance ce suranné là (et c’est d’ailleurs pour ça qu’il est bien suranné).
Mignoter ne fait pas grand cas de son évidente origine mignonne parce qu’il est parmi les plus gentils, tout simplement. Il ne se soucie guère d’une racine latine et noble, de préfixe, de suffixe, de vieux françois, d’argot, de populaire, de quelque complexe filiation qui l’amènerait du Nord ou d’Est. Non, mignoter est direct et suave à la fois, il sent bon la Soupline (mais si, souvenez-vous, le petit bébé emmitouflé sur fond bleu), il chantonne :
🎼🎶Une chanson douce
Que me chantait ma maman,
En suçant mon pouce
J’écoutais en m’endormant🎶🎶
🎶Cette chanson douce,
Je veux la chanter pour toi
Car ta peau est douce
Comme la mousse des bois🎶
Voilà, c’est tout ça mignoter.
Admettez que ça fait du bien un peu de tendresse et de Bisounours dans ce monde qu’est le nôtre. Mignoter, comme il est généreux, nous a donné le mignotage et les mignoteries. Un kit complet de chouchoutages, de dorlotages et de gâteries gentilles.
Ce n’est pas tous les jours mais aujourd’hui ça sera comme ça. Aujourd’hui on sera comme Miss France, contre la guerre et la faim dans le monde, pour que les méchants se rendent compte que c’est vraiment pas bien d’être méchant, pour que la lionne n’attrape pas la gazelle.
Aujourd’hui on se dira bonjour en se croisant dans la rue même si on ne se connait pas, on osera aussi échanger un sourire. Aujourd’hui on aimera tout le monde et on écoutera Joe Cocker à Woodstock ou White Rabbit de Jefferson Airplane, vous verrez ça fait du bien.
Ne vous en faites pas, demain on remet le bleu de chauffe, on se fout sur la gueule comme avant, on sort les noms d’oiseaux, les loquedu, les jocrisse, les faquin. Je veux bien mignoter mais j’ai parfois l’impression que je suis bien le seul, alors je fourbis mon attirail.