[pulbo] (n.m. FAM. ARG.)
Oh que je l’aime ce poulbot !Et pas uniquement parce que j’en fus un, usant mes fonds de culottes sur les rampes d’escaliers de Montmartre et posant pour les premiers touristes Japonais sur les marches du Sacré-Cœur (je vous parle du temps des Leica et du film Kodak à développer, pas de celui de la perche à selfie). Oui je l’aime ce poulbot parce qu’il réussit le tour de force de nous parler de l’enfance et d’être suranné. Un exploit, admettez-le pour une fois.
Le poulbot est un petit être malicieux et dégourdi, un coquin toujours prêt à une bonne partie de sonnettes (ben quoi, ne me dites pas que vous ne l’avez jamais fait), à un chapardage de bonbecs à la boulange’ (j’ai payé ma faute depuis), à faire voguer un bateau en papier dans les caniveaux transformés en Tanganyika impétueux ou à skipper un voilier majestueux au Luco.
On ne le croise plus guère ce joyeux drille de nos rues. Il a disparu après Félix Potin, après les Vespasiennes, enfoui sous le bitume qui a recouvert les pavés balancés sur les CRS en 68. Quoi que, des fois j’en aperçois. Il faut l’œil pour le voir : il a vieilli, il va moins vite, il est un peu dandy mais je crois qu’il fomente sa prochaine espièglerie. Il a toujours un certain succès avec les touristes Japonais.