[kəsako] (LANG. OC)
Qu’es-aquò est un suranné qui souffre. Oui mes amis, ça arrive beaucoup plus souvent qu’on ne le pense. Oh rassurez-vous, le suranné ne souffre pas d’être oublié là-bas au fond des livres (encore que…) mais celui dont je souhaite aujourd’hui vous entretenir souffre de multiples déformations qui pourraient même parfois le laisser passer pour un moderne, voire pire un fashion. Je veux citer ici les késako, quésaco, quézako, formes tordues et contraintes par la chute brutale de l’intérêt porté à l’orthographe corroboré à la magnificence contemporaine du LOL et du PTDR, mais ceci est une autre histoire dont il faudra pourtant bien s’occuper un jour.
Revenons donc à qu’es-aquò pour nous poser finalement la seule question qui vaille en ce haut lieu de réflexion et de glose surannée : qu’es-aquò qu’es-aquò ?¹
Qu’es-aquò nous vient du Sud², du pays Occitan exactement. Oui qu’es-aquò est langue d’oc. Colporté par ménestrels et troubadours de châteaux cathares en châteaux cathares, qu’es-aquò a su briser la glace avec sa voisine d’oïl pour infuser dans tout le royaume de France et de Navarre et aboutir en suranné au siècle qui est le nôtre. Quand, surannés que vous êtes, vous commettez un qu’es-aquò, c’est un hommage au Moyen-Âge, à Montcuq³, à Dante (De Vulgari eloquentia), et un pied de nez au Latin qui après tout vous a suffisamment barbé au cours de vos humanités.
Qu’es-aquò sent bon l’Occitanie, la Provence, la garrigue, la feria, la fèsta, la Camargue, la pétanque et les joutes nautiques. Qu’es-aquò c’est le chant des cigales et les siestes au pied de l’olivier. C’est un peu les vacances, il faut bien l’avouer. Tiens j’ai envie d’y rester alors je vous glisse en loucedé quelques autres surannés qui nous viennent eux aussi de langue d’oc : comac, fada, pèze. Oui oui, tout ça c’est occitan avant d’être argotique. Ça vous en bouche un coin, hein ?
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