[se kôfésé kòm lé kòrdeljé de mèts] (loc. verb. ALLELUI.)
C‘est une sombre histoire d’ambition, de trahison, de foi et de mauvaise foi, de bon dieu sans confession et de faute non avouée qui du coup ne se trouve pas pardonnée (pas même à moitié), qui est à l’origine de l’expression se confesser comme les cordeliers de Metz.
Depuis 1555 et le passage à tabac, par ses sbires complices, du père Léonard, fieffé félon qui envisagea de livrer la bonne ville de Metz à Charles-Quint, se confesser comme les cordeliers de Metz met le nez dans la mouise à ceux qui préfèrent en découdre plutôt que s’expliquer.
En effet, au lieu de se confesser mutuellement avant leur exécution programmée¹, le patron des cordeliers de Metz et l’ensemble des conspirateurs de couvent qui s’étaient vus riches et gras une fois la ville livrée à l’ennemi, ne trouvèrent pas mieux que de régler leurs comptes à la baston².
Avec se confesser comme les cordeliers de Metz, ces Franciscains laisseront la marque de leur trahison dans la langue surannée qui se chargera de faire savoir qu’ils n’étaient pas que de sains hommes, ces faux dévots dévoués au saint homme.
Désormais, en hommage, on dit que se confessent comme les cordeliers de Metz les deux butors qui se collent des gnons pour une place de parking. Mais en ayant épuisé les mots pourtant nombreux à leur disposition, les deux fâcheux ne confessent que leur incapacité à en trouver de plus cinglants que leurs giroflées à cinq pétales en se confessant comme les cordeliers de Metz.
À l’aube de la modernité, se confesser comme les cordeliers de Metz sera poussé au suranné, la confession publique se cantonnant à quelques démocraties populaires chassant la vipère lubrique, et la confession privée se faisant yeux dans les yeux avec le téléspectateur à qui on jure qu’au grand jamais on n’a tapé dans la caisse ou eu un compte en Suisse. Confession ne signifiant plus rien, se confesser comme les cordeliers de Metz abdique son impertinence.
Des fois il y a quand même des confessions de cordeliers de Metz au cul³ qui se perdent.