[sɑ̃ mɔke kɔm də kɔlɛ̃tɑ̃pɔ̃] (loc. verb. RAF.)
Quand on s’en bat les c***lles avec une pelle à tarte, quand on n’en a rien à braire, quand on s’en tamponne le coquillard, quand on s’en fiche tout simplement, quand on n’en a rien mais vraiment rien du tout à foutre, on peut dire, si on est suranné et plus sophistiqué, qu’on s’en moque comme de colin-tampon. Moins vulgaire que la première, moins campagnarde que la deuxième, moins argotique que la troisième (pourtant elle aussi surannée), moins simple que la quatrième, moins absolue que la cinquième, l’expression que voici est pétrie de qualités imagées.
Colin-tampon est le petit surnom des soldats-tambours suisses à la fin du XVIe siècle, c’est là vous dire combien c’est suranné. S’il est passé de mode sur les champs de bataille modernes, le soldat-tambour est à l’époque de la guerre en rang serré un bonhomme bien utile puisque c’est lui qui donne le rythme de l’attaque et transmet au son de son roulement les ordres de l’état-major. Ranpataplan c’est en avant, ranpataplanpataplan c’est sabre au clair. C’est simple non ? On part donc guilleret se faire tailler en pièces à la sonorité rocailleuse de la grosse caisse, est-ce pour cela qu’on s’en moque ?
S’en moquer comme de colin-tampon revient en quelque sorte à ne prêter qu’une attention modérée à un ordre hiérarchique qui nous enverrait au casse-pipe. Comme une allégorie surannée sur le chant des sirènes (rappelons que les belles dévoraient les marins), sur les promesses de campagnes électorales (celles qui n’engagent que ceux qui les reçoivent selon le bon mot de Charles P.), sur les injonctions des marchés (ceux qui sont en léger repli avant l’ouverture et ceux chez qui le pétrole baisse alors que l’essence augmente, va comprendre). S’en moquer comme de colin-tampon c’est faire fi des oukases, sans violence mais avec une désinvolture certaine.
S’en moquer comme de colin-tampon c’est un jour manger moins de cinq fruits et légumes, c’est boire parfois sans modération, c’est reprendre du saucisson parce que c’est bon, c’est rouler un peu trop vite une cigarette au bec, c’est se mettre au soleil parce que ça chauffe ma peau.
Je sais, ce n’est pas bien et j’irai pas au Paradis. Mais ça aussi, mes amis, je crois bien que je m’en moque comme de colin-tampon.
🎼🎶En r’gardant les résultats d’son check-up
Un requin qui fumait plus à rallumé son clope
Ça fait frémir, faut savoir dire stop🎶
Tu sais, tu sais c’est comme ce type qui voudrait que j’me soigne
Et qu’abandonne son cleps au mois d’août en Espagne
J’sens comme un vide, remets-moi Johnny Kidd🎶