[sɔlɛks] (MARQ. DEP.)
J’ai écrit Solex mais je devrais VéloSoleX si j’étais un peu plus rigoureux (je suis trop cool parfois).
« La bicyclette qui roule toute seule » comme le clamait la réclame de l’époque surannée était un peu le premier destrier d’une jeunesse qui découvrait tout juste le rock’n roll et d’une classe ouvrière qui portait le bleu de chauffe et la cravate, oui Monsieur.
Avec son moteur à l’avant et sa transmission à galet, le Solex avait ce je-ne-sais-quoi d’ingénierie à la française toujours à la pointe de l’invention qui ne franchira jamais les frontières mais qui entrera à coup sûr en surannéité¹. Parce qu’il faut bien l’avouer : non seulement le Solex était peu efficace en termes d’énergie transformée mais surtout, il était l’engin le plus casse-gueule qui puisse exister avec ce déséquilibre avant qui transformait chaque virage en numéro d’équilibriste.
Le Solex carburant à la Solexine² et son bruit de pétrolette caractéristique, ce brrrrrrbrrrrr inimitable si ce n’est par un enfant de deux ans en train de manger une purée (pour mes lecteurs possédant ce modèle il suffit de lui demander de « faire la moto » en mangeant. Vous me remercierez plus tard). Le Solex et sa vitesse folle de 30 km/h environ ou nettement plus avec un mélange essence sans plomb/éther qui avait cependant raison du moteur en moins d’un kilomètre.
Le Solex, je vous l’annonce, est un des grands symboles du suranné. J’en veux pour preuve les échecs récurrents de ses tentatives de renaissance qui en auraient fait un simple vintage; mais non, le Solex est suranné et entend bien le demeurer.
Il était Français, il avait une drôle de gueule, il n’allait pas très vite, il faisait un bruit étrange, il freinait mal, il n’était pas stable et il avait un succès fou. Et il a côtoyé Brigitte Bardot, lui³. Tu m’étonnes qu’on le regrette le Solex !
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