[syrané êkòrèkt] (n. com. POLÉM.)
Tomber dans les oubliettes de la désuétude n’est pas à coup sûr regrettable. Il existe quelques noms surannés qui connurent le succès avant de devenir opprobre. S’ils sont aujourd’hui honnis et ne risquent pas de sortir de ce Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes, ils procurèrent du délices aux enfants parce qu’ils concernaient le dessert ou le goûter.
Des enfants qui sont devenus un peu plus vieux désormais et n’ont pas tous acquis, heureusement, des idées tordues pour avoir dégusté des Bamboula de Saint-Michel, des Créola de Chambourcy, du Banania de l’ami Y’a bon ou des têtes de nègres.
Petite revue d’effectifs de ces surannés bien incorrects en modernité :
Les biscuits Bamboula de Saint-Michel
Nés en 1987 pour chasser sur les terres de Pépito (cf. ay Pépito), les biscuits Bamboula vont lentement s’enfoncer dans la fange jusqu’à l’impensable : la création du Village Bamboula près de Nantes, avec figurants en tenues traditionnelles de Côte d’Ivoire et tout le tralala. Oui…
En 1994, Saint-Michel retire ses biscuits Bamboula des rayons et bamboula ne s’utilise même plus dans l’expression faire la bamboula, pour faire la fête (faire la bamboche reste acceptable).
Les desserts lactés Créola de Chambourcy
Trois parfums, vanille, caramel, chocolat, et trois petites filles à la peau vanille, caramel, chocolat pour vendre Créola dans la réclame télévisée. On est en 1987, et même s’ils abusent notoirement de substances hallucinogènes les publicitaires ne pensent pas à mal; c’est l’époque. Qu’importe, Créola deviendra un dessert suranné.
L’ami Y’a bon de Banania
La légende fondatrice veut qu’un tirailleur Sénégalais rapatrié du front en 1915 et employé à la fabrication de Banania, s’exclama « Y’a bon » en goûtant la fameuse poudre chocolatée. L’ami Y’a bon est créé dans la foulée; il deviendra l’égérie de la marque jusqu’à la fin des années 60. Un petit coucou de l’ami Y’a bon en 2005 puis une disparition définitive en surannéité en 2011. Les collectionneurs continuent à le traquer, dans les brocantes.
La tête de nègre de la boulangerie
Meringue et crème au beurre entourées de chocolat : avec la tête de nègre il y avait de quoi régaler les gourmands. Vraisemblablement inventée au Danemark sous le nom de negerbolle, elle fit l’objet de dizaines de déclinaisons locales dans de nombreux pays. Elle est devenue tête de choco, boutée en surannéité par la justice.
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