[vjɛj badɛʁn] (exp. SURAN.)
Aujourd’hui nous ferons dans le meta-suranné. Oui, dans le suranné suranné.
Tout simplement parce que vieille baderne signifie suranné et que vieille baderne est surannée.
Quel mot pourrait rêver d’un plus beau destin ? Rejoindre l’essence même de ce qu’il exprime, boucler la boucle en quelque sorte.
Je vois d’ici les néologismes contrariés, les trompe-le-sens, les je-t’induits-en-erreur, les paradoxes. Vieille baderne a tout ce qu’ils n’auront jamais même s’ils devenaient surannés plus tôt qu’à leur heure.
La vieille baderne fait donc bien des envieux, heureuse qu’elle est, vautrée dans sa totale signifiance. Elle bombe le torse, fière de ne plus servir à rien et de le clamer haut et fort. La vieille baderne n’a pas à ferrailler pour rejoindre la cohorte surannée, elle en est la vigie, le guide, la lanterne.
Elle est née atteinte de cette douce infamie que celle de devoir représenter un genre obscur, elle n’a jamais rien attendu de nous, elle est d’un autre monde.